Si vous me suivez depuis un moment, vous devez savoir qu’un de mes mantras est le respect des spécificités anatomiques de chacun. Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Dans les cours collectifs, je vous répéte souvent de ne pas vous comparer à votre voisin.e de tapis. À juste titre ! Mais si vous levez le nez pendant un chien tête en bas ou même un guerrier, ce que vous voyez est très parlant : pas deux postures identiques, même si le « niveau » des pratiquants est homogène. Aujourd’hui, je vous explique l’une des raisons de ces disparités.
Connaître son corps, ça veut dire quoi ?
S’observer sans juger
Bien souvent, on se questionne sur ses limitations en Yoga. On se demande si on va vraiment progresser dans telle ou telle posture ou si c’est peine perdue. Ces questions bien légitimes pour un pratiquant de Yoga restent souvent sans réponses. Le fait est que souvent, on observe pour se déprécier (« je n’arrive pas à toucher mes orteils alors que les autres y arrivent ») ou se donner un objectif (« il faut absolument que j’atteigne un alignement parfait dans mon triangle ») sans même savoir si c’est réalisable. Or, dans un premier temps, il est nécessaire de simplement constater et décrire : « je ne peux pas aller plus loin parce que ça bloque » ou « parce que ça tire trop ».
Comprendre ses limites
Il ne viendrait à personne l’idée que quelqu'un devrait pouvoir, en s’entraînant, atteindre le haut d’un placard s'il est simplement trop petit pour l’atteindre. De la même manière, en yoga, certains mouvements sont inaccessibles naturellement à certaines personnes parce que leur corps ne leur permet pas ! C’est là qu’interviennent deux notions absolument clés dans l’anatomie appliquée au yoga : les concepts de tension et de compression.
Une libération
Je me suis familiarisée avec ces notions lors d’une formation destinée aux professeurs de Yin. C’est incroyable de constater que, même dans les formations qui s’adressent à des professeurs déjà formés, ces concepts anatomiques peut entraîner une libération dans l’estime de soi. La pratique du Yoga postural peut changer du jour au lendemain dès lors que l’on intègre ces concepts à sa pratique. Comprendre cela a été une libération pour moi ! Cela m’aide à m’accepter comme je suis. Aujourd’hui, j’accueille ce qui ne changera pas et je concentre mes efforts sur ce qui peut évoluer.
Tension et compression : les limites naturelles du corps
Faire la différence entre tension et compression et savoir reconnaître si une limitation corporelle est due à l’un ou l’autre de ces principes transformera complètement votre regard sur votre pratique de Yoga.
Limite en compression
Lorsqu’un mouvement est limité par le mécanisme anatomique de la compression, c’est que deux os viennent en butée l’un contre l’autre. Il n’est pas possible d’aller plus loin, car les os se touchent entre eux. Comme lorsque vous tendez le bras et que vous êtes limité dans ce mouvement par la butée osseuse qui se produit au niveau de l’articulation du coude. Cela vous paraît absolument naturel, mais il peut néanmoins être surprenant de constater que cette limite n’est pas la même pour tous et que l’angle peut être assez différent d’une personne à l’autre.
Cela nous amène à deux constats :
- Les limites en compression ne sont pas les mêmes pour tous ;
- Si on accepte naturellement la limite naturelle de notre coude, il devrait être normal d’accepter la limite imposée par d’autres compressions dans notre corps.
Limite en tension
Lorsqu’un mouvement est limité par le mécanisme anatomique de la tension, c’est que la limitation vient de l’élasticité du tissu (muscles, tendons, ligaments). Il y a un moment où les tissus ne peuvent pas s’étirer plus. Par exemple, lorsque vous vous penchez en avant dans l’idée de toucher vos orteils et que l’étirement à l’arrière du corps est maximal.
Mais vous le savez bien : cette limite est variable. Déjà, essayez de faire l'exercice le matin au saut du lit, puis le soir, après une journée bien active. Sans aucun entraînement, vous allez tout de suite sentir la différence. Alors si vous pratiquez le yoga en concentrant votre attention sur ces tensions, imaginez la marge de progression possible…
Que des bonnes nouvelles !
Eh oui, ce ne sont que des bonnes nouvelles, car, en approfondissant la question :
- On apprend à accepter les limites de son corps, on arrête de se déprécier et on ne perd plus de temps à vouloir changer ce qui ne peut pas l’être !
- Il y a des parties du corps sur lesquelles on peut réellement agir, quand on pratique avec ferveur, régularité et persévérance.
Et savoir cela permet de garder la motivation intacte ! Si vous souhaitez agir sur cette limitation
en tension, les cours de Yin vous permettront de constater des progrès importants.
Pour en savoir un peu plus sur ces notions clés, je vous invite à télécharger mon ebook gratuit ! Ces concepts simples à comprendre mais décisifs dans l’évolution de sa pratique ne sont pas les seules notions anatomiques importantes pour une pratique sereine et sécurisante. C’est pourquoi j’ai décidé d’ouvrir le module d’anatomie de ma formation TTC à toute personne désireuse d’en savoir plus !